L’instauration du dialogue inter togolais peut-elle mettre un terme aux divisions, aux querelles politiques profondes qui déchirent le Togo depuis des décennies ? Ainsi s’interrogeaient beaucoup de Togolais, qui pour certains, ne croient plus aux solutions ou aux vertus du dialogue, arguant que notre pays a enregistré trop de dialogues infructueux. Ainsi, bon nombre de ces observateurs finissent par conclure de l’échec de toute initiative pouvant permettre aux protagonistes togolais de s’entendre autour d’un cadre institutionnel et constitutionnel acceptable pour tous. C’est comme cela qu’au fil des années, nous sommes passés maîtres dans l’art de louvoyer au Togo.
Et bien de manœuvres, à la veille comme à l’ouverture du dialogue, viennent montrer ou attester que ces négationnistes, ces défaitistes ont toujours le vent en poupe et ne démordent guère. Ils sont tapis dans l’ombre, ou à visage découverts, pour œuvrer – à rebours des vœux et des appels à la réussite de de beaucoup de Togolais – et appeler à l’échec. Ces oiseaux de mauvais augure, au lieu de poser les vrais problèmes pour y trouver des vraies solutions, préfèrent les contourner et verser dans les accusations d’un seul camp : celui du pouvoir qu’ils diabolisent, humilient… Et leurs manipulations éhontées, finissent par devenir source de leur propre humiliation, avec un parti majoritaire au pouvoir humiliée, méprisé… qui devient subitement fréquentable, le temps d’un dialogue.
Ces scénarii dialectiques ont été souvent jalonné et marqué l’histoire politique de notre pays, mais ils n’ont guère grandi cette frange de l’opposition qui se plait dans la culture de l’échec, en soutenant souvent que le dialogue que propose souvent le pouvoir et auquel l’opposition est associée, n’est qu’un piège à cons dans lequel on veut attirer l’opposition pour mieux l’enfoncer. Et on finit par se rendre compte, qu’il n’existait pas pire piège à cons que cette attitude qui consiste à voir tout le temps le mal en l’autre. Il est aujourd’hui grand temps que l’opposition sorte de sa cécité politique et commence à poser les vrais débats. Et pour y arriver, il faut mettre d’abord, la main sur ce démon intérieur de l’échec, en soi, qui gangrène jusqu’à la société, ensuite d’accompagner le gouvernement pour régler les problèmes des Togolais qui s’engluent dans une certaine paupérisation. Et enfin cultiver la paix, et cela passe également par s’asseoir à la table de négociations pour pouvoir écouter l’autre.
Pour une fois les leaders de l’opposition doivent laisser leurs cœurs parler et ne pas laisser leurs orgueils et leurs petits calculs d’intérêts prendre le dessus. Sinon notre descente aux enfers ne sera que plus profonde.
Dieudonné Korolakina