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Côte d’Ivoire / Acquittement de Bemba, lueur d’espoir pour les pro-Gbagbo

Laurent Gbagbo et Blé Goudé

Condamné en première instance à 18 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Centrafrique, Jean-Pierre Bemba, l’ancien vice-président congolais a finalement été acquitté le vendredi 8 juin dernier. Une décision qui donne un espoir aux Pro-Gbagbo, qui commence à croire aux chances d’acquittement de leur ancien président s’agrandir

« …On a toujours dit que quand on rentre à la CPI on n’en sort pas mais aujourd’hui cette décision prouve que l’on peut rentrer à la CPI et puis ressortir acquitté ». Ce sont les propos du président de la plateforme Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) qui estime que, sans doute, l’acquittement, vendredi 8 juin 2018, par la CPI, de Jean-Pierre Bemba laisse présager une issue identique pour l’ex-président ivoirien.

Pour le responsable de ce regroupement de partis politiques qui rassemble aussi la branche dure du FPI, sur 82 témoins entendus, aucun n’a réussi à apporter suffisamment de preuves. De la même façon que les juges en appel de la condamnation de Bemba à 18 ans de prison, avaient estimé, vendredi dernier, que de graves erreurs dans le jugement avaient fait disparaitre sa responsabilité pénale, les pro-Gbagbo espèrent que les erreurs dont avait preuve la CPI en méconnaissant, par exemple, le principe de présomption d’innocence de l’accusé, et en refusant de tenir compte du temps de détention de l’accusé (6 ans), ni de son dernier bulletin de santé avant de décider de son maintien en prison, seraient de nature à accéder au moins à la requête de liberté provisoire demandée et rejetée plusieurs fois.

Maître Habiba Touré, l’une des avocates de l’ex-président Gbagbo crains que son client passe autant d’années en prison, comme Jean-Pierre Bemba, pour rien. « Ce qui est gravissime dans ce type de procédure, c’est que monsieur Bemba a fait quand même dix ans de détention. Dix ans pour rien. Dans le cas du président Laurent Gbagbo, on en est à peu près à la même chose, c’est-à-dire qu’il y a un certain nombre de témoins – plus de 80 témoins de l’accusation qui sont passés – sans que l’on puisse relier ces témoins et les faits qu’ils ont pu évoquer à la personne du président Laurent Gbagbo ou de Charles Blé Goudé et même aux faits qui leur sont imputés. Donc, en ce sens-là, effectivement, la décision rendue en droit dans le dossier Bemba est une jurisprudence qui pourrait servir la défense », a-t-elle affirmé au micro de Rfi.

TM