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Côte d’Ivoire : la nouvelle prorogation de la CEI ne cache-t-elle pas des dysfonctionnements au sein de l’institution ?

Après une première prorogation, du 24 au 30 juin 2020, la Commission électorale indépendante (CEI) de la Côte d’Ivoire a accordé aux électeurs ivoiriens un délai supplémentaire de 5 jours. Deux prorogations, qui cachent mal des dysfonctionnements au sein de cette institution sous le feu des critiques par les partis politiques.

Comme argument avancé, les pluies torrentielles qui ont causé d’énormes dégâts matériels et qui auraient empêchés certains électeurs de se faire recenser. «A la demande des partis politiques de tous bords, suite aux trois jours de pluie torrentielle, la CEI offre l’opportunité de se faire enrôler aux requérants qui ont manifesté par leur forte mobilisation leur intérêt pour cette opération en Côte d’Ivoire comme dans les centres d’enrôlement de nos représentations diplomatiques», explique Ibrahime Coulibaly-Kuibert, président de la CEI.

Accusé de lourdeur au niveau du processus d’enrôlement par Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA, la commission électorale a rencontré d’énormes difficultés dès le démarrage de l’opération de recensement.

En côte d’Ivoire comme dans la diaspora, les opérations d’enrôlement ont démarré parfois avec un retard de plus de 72 heures. Ce retard lié à l’acheminement de la logistique dans certaines contrées éloignées du pays et dans les représentations diplomatiques du pays a apparemment entamé la motivation des électeurs. Mais grâce aux sensibilisations effectuées, l’engouement des ivoiriens aura raison de cette lourdeur au niveau de l’enrôlement, comme signalé au départ par Henri Konan Bédié.

Au niveau des représentations diplomatiques, il est à signaler quelques ratés dans le processus, en effet. Des enrôlements ont été faits par l’intermédiaire d’une carte consulaire mal établie ou établie suivant une procédure viciée. Ce qui pourrait laisser croire à un recensement douteux. Pour certains délégués de partis politiques, « ces  nouveaux électeurs qui se sont fait établir à la hâte des cartes consulaires  suivant ces procédures viciées seraient à l’origine du gonflement du nombre d’électeurs. Ce qui justifierait en partie que la CEI en vienne à proroger une seconde fois le recensement électoral ».

De toutes les façons, cette seconde prorogation est à quelque point bénéfique car elle va permettre aux Ivoiriens, ou du moins, la grande majorité de se faire établir une carte d’électeur et de choisir, le moment venu, son prochain président au soir du 30 octobre. Mais elle est la marque indéniable d’une préparation approximative de cette CEI longtemps tenu pour responsable de la crise électorale dans le pays.

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