Sous le couvert d’une facilitation très discrète, le chef de l’Etat guinéen Alpha Condé, en pourparlers à Conakry depuis plusieurs heures avec représentants du parti au pouvoir et ceux de la coalition des 14 partis de l’opposition souhaite rétablir le fil du dialogue entre les protagonistes togolais et veut voir ces derniers avancer unanimement sur les préparatifs des élections. Les nouvelles propositions de Condé pour mettre fin à la crise – bien qu’inconnues pour le moment – font débat au sein de la classe politique au Togo. Cette facilitation décriée par certains opposants à Lomé, va-t-elle pouvoir faire recette ?
Le nouveau plan du président Alpha Condé pour conduire le Togo à la stabilité politique n’est pas encore dévoilé publiquement, mais tout porte à croire que le facilitateur a pris l’option d’un dialogue discret avec les « parties prenantes » de la crise togolaise. Tout d’abord, avant leur départ pour Conakry, le samedi dernier, contrairement à leurs habitudes, les représentants de la C14 ont fait très peu de tintamarre autour du voyage. Leur grand bruit qui a précédé le voyage avorté du weekend surpassé est encore vivace dans les mémoires.
Ensuite, le silence qui entoure les discussions entre le président Condé et les représentants de la majorité au pouvoir et ceux de la C14 est un silence digne d’un huis clos. Toutes les tentatives pour en savoir sur les points discutés sont vaines. Et il y a lieu de questionner les vraies intentions du chef de l’Etat Condé, dans sa volonté de tout tenir discret au cours de ces discussions et de réussir à supprimer les zones de méfiances entre les protagonistes. Il y a sans doute que le facilitateur guinéen a tiré les bonnes leçons des précédentes discussions, qui se retrouvaient toujours sur la place publique, alors qu’elles avaient cours.
Il y a surtout lieu de se demander, de quels moyens dispose Condé pour aplanir les divergences que l’on sait, profondes, sans ouvrir d’autres boîtes de Pandore. Il y a l’équation intégration de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) par les membres de l’opposition et d’autre part la question de la prolongation ou de la reprise du recensement, surtout pour les candidats de l’opposition qui ne se sont pas fait enrôler. La discrétion requise par Condé va-t-elle faire recettes ? wait and see.
Faut-il y voir dans la discrétion et le silence qui entourent les travaux de ces pourparlers en terre guinéenne, de bons augures qui préparent à leur réussite ?
Restons optimistes. Même si à Lomé, certains opposants comme Nicolas Lawson, le président national du Parti du Renouveau et de la Rédemption (PRR), rejettent la facilitation d’Alpha Condé en avançant que le président guinéen n’est pas un modèle pour assurer la facilitation dans la crise togolaise, estimant qu’en Guinée les droits de l’homme ne sont pas respectés et que la population végète dans la misère ambiante à cause d’une mauvaise politique du Chef de l’Etat.
Ces opposants défaitistes ignorent simplement que si Condé n’est pas prophète chez lui, il pourrait bien être prophète ailleurs, comme au Togo, par exemple. En attendant, et à quelques semaines des élections, tous les Togolais attendent une réponse apaisée à la crise venant de la Guinée.
D.K.
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