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Crise togolaise et sa médiation / La date du dialogue connue, mais la « telenovela » se poursuit

La médiation conduite par le Ghana et la Guinée, en vue de permettre aux protagonistes de la crise togolaise de se retrouver, a fait un grand bond le vendredi dernier avec la publication du communiqué annonçant le dialogue inter togolais pour le 15 février. Mais vite, les émissaires ghanéens et guinéens, tous les Togolais et la communauté internationale se sont rendu compte que la « telenovela » du dialogue basée sur un ping-pong interminable entre acteurs et surtout la radicalisation de la position de l’opposition, n’est pas pour autant terminée. Au moins, la coalition n’est pas prête à s’émanciper du carnaval qu’elle offre depuis des mois dans les rues de Lomé. Pourtant le communiqué en question enjoint aux deux camps, la suspension des manifestations publiques de rue à compter de la publication de la date du dialogue et ce jusqu’à sa tenue et pendant son déroulement.

  •  La coalition des 14 tient un mauvais rôle

Après les manifestations de rue initiées encore par la coalition, le samedi dernier, manifestations qui marquent ni plus, ni moins, le désaccord de l’opposition avec le communiqué conjoint des médiateurs, publié la veille, on peut se demander si les efforts de facilitation enregistrés depuis des mois existent pour rien ?

La Coalition a beau congratulé les autorités de la République du Ghana et de la Guinée pour leur implication dans la résolution de la crise togolaise, l’acte qu’elle a posé aussitôt après cette annonce des deux émissaires, n’est qu’un manque de respect et une haute ingratitude à l’endroit de ceux qui s’investissent pour aider à solutionner la crise. A fortiori, le Ministre Gilbert Bawara confiait  à  l’agence Savoir News, il y a deux jours : « la porte-parole de la coalition et moi-même étions présents lorsque le communiqué a été signé par les ministres ghanéen et guinéen». Comment expliquer alors le revirement de l’opposition aussitôt après la publication du communiqué ? Que sera-t-il alors de la date du 15 février, si tant l’opposition ne se défait pas de l’équation de « ses préalables » ?

Cette dernière inconstance, est-on tenté de l’affirmer, finit  par  trahir  l’intention  de la coalition de saboter le dialogue et de se plaire dans de stériles manifestations de rue, qui ne leur ont apporté le moindre résultat depuis août dernier.

Cela  est  suffisant  pour observer dans le cas de l’opposition que lorsque toutes les parties, y compris la médiation, impliquées dans cette crise font un pas vers le dialogue, elle fait pour sa part, plusieurs pas en arrière. L’annonce de la tenue de ce dialogue pour le 15 février et l’attitude pour le moins illisible, mieux, incernable, de la coalition, ont l’avantage de démasquer ceux qui ne veulent pas du dialogue, qui reste et demeure la seule voie de sortie de crise. Ce comportement renforce l’aspect « telenovela » de la crise togolaise et surtout de la tenue du dialogue maintes fois annoncé.

Encore combien de saisons ou d’épisodes, cette telenovela du dialogue, tantôt annoncé, tantôt repoussé, nous réserve-t-elle ? Il est temps que ce dialogue voie le jour et gageons que la date du 15 février soit la bonne.

D.K.