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Elom 20ce : Une seule philosophie, Amewuga

Elom 20ce

La vie ne vaut rien et rien ne vaut la vie, dit-on. Mais, que serait la vie sans l’être humain ? Cette question semble pousser le rappeur africain Elom 20ce dans une intime réflexion. Et pour lui, « Amewuga »  en langue éwé veut dire que  « L’être humain est plus précieux que les biens matériels ». Le rappeur togolais a fait sortir officiellement le clip vidéo qui met en image la chanson « Amewuga », le 26 mars 2020.

La philosophie de Elom 20ce reste la même : « Amewuga, l’être humain est plus précieux que les biens matériels ». Interviewé par nos confrères de la Radio France internationale, Elom 20ce explique le fond  de son titre « Amewuga ». « Ce n’est pas qu’une phrase, c’est tout un programme ! C’est dire que nous vivons dans une société où les biens matériels prennent de plus en plus le pas sur les relations humaines et qu’il serait intéressant de se recentrer sur l’humain. Et de remettre l’humain au centre de tout », précise-t-il.

Quant au clip vidéo illustratif du titre « Amewuga », il raconte les effets dévastateurs de l’homme sur son écologie.  Réalisé par Elom 20ce, l‘histoire se déroule en 2092 à Anyigba (la terre en éwé), ville dans laquelle la pollution est à son comble, où certaines compagnies commencent à faire le commerce de l’air pur. La vidéo s’ouvre avec trois danseuses togolaises : Anique Ayiboé, Germaine Sikota et Estelle Foli qui sont à l’agonie.

Ensuite entre en action « Noukpékpé Makpézan », l’esprit à craindre en langue éwé, envoyé par les ancêtres sur terre pour venir en aide aux danseuses. La suite de l’histoire est contée par le chanteur Dama Damawuzan, un des grands de la musique soul et funk des années 70, aussi crédité sur le titre « Agbe Favi ». Tournée entre Aného (Togo), et Ouidah (Bénin), la première partie du clip est sous la forme d’un plan-séquence.

Sur sa page Facebook, Elom 20ce avoue avoir dédié cette vidéo à deux personnes à l’instar de Farida Bemba Nabourema, et de la feue Fawsia Tchedre. « Si j’ai choisi de lui (Fawsia Tchedre, ndlr) dédier cette vidéo, c’est parce que l’histoire que je raconte au deuxième couplet est presque la sienne. Fawsia a été fauchée par une voiture en juillet 2015. Le conducteur ne s’est pas arrêté. Emmenée à l’hôpital, elle ne survivra pas. Quand nous sommes allés saluer ses parents, la maman nous a dit ceci : « Fawsia ne serait pas morte si nous étions dans un pays sérieux », a écrit Elom 20ce.

Dans ses chansons aux paroles incisives, « Comme un poison dans l’eau ou « Sôssignalé », Elom 20ce défend un rap politique et panafricain. L’artiste togolais revendique son amour pour le continent jusque dans ses clips vidéo qui rendent hommage au patrimoine culturel africain. Elom a à son actif plusieurs titres. Notamment, « Aux impossibles imminents »,  « Gucci n’a pas plus de valeur que Kenté », « Points d’interrogation », « Les cercueils sont individuels ».