Les actions de l’opposant Raila Odinga sont passées à la vitesse supérieure. Mettant sa menace à exécution, Odinga a prêté serment comme « président du peuple » le mardi 30 janvier dernier devant des milliers de kényans rassemblés dans le centre de Nairobi. Ce qui laisse planer un doute sérieux quant à la valeur juridique et les conséquences d’un tel acte.
Bible en main, l’air concentré comme s’il vivait en différé la cérémonie qu’il a tant convoitée depuis des années, Raila Odinga a prêté serment comme « président du peuple » malgré sa défaite électorale à la présidentielle de 2017.
« Moi, Raila Amolo Odinga (…), je prends la fonction de président du peuple de la République du Kenya», a déclaré l’opposant. « Nous avons tenu notre promesse». Bien évidemment, l’acte est interprété comme une trahison selon les Lois de la République.
D’ailleurs, la diffusion par les médias a été interdite par le gouvernement. Mais les forces de l’ordre n’ont pas réagi et la foule s’est rapidement dispersée une fois la cérémonie achevée.
Le procureur général Githu Muigai avait averti le mois dernier que toute investiture équivaudrait à un acte de trahison, soulevant la possibilité d’une arrestation, à haut risque, de M. Odinga.
Mais l’opposant a choisi des termes prudents. Esquivant la formule requise lors de telles cérémonie, Raila Odinga s’est donc déclaré « président du peuple » et non « président de la République ». Une nuance de taille, qui, juridiquement, n’a aucune valeur au regard des dispositions en vigueur. L’on se demande alors sur quoi reposerait son arrestation éventuelle?
Alexandre Wémima
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