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Togo/ L’opposition veut-elle vraiment réaliser l’alternance ?

Dans un pays comme le Togo, qui a une histoire toute particulière, il est clair que l’alternance ne peut pas se faire sur un coup de tête. Le pays a connu tellement d’errements, de difficultés, de mécontentements, qu’il faut un sursaut patriotique, un renoncement de soi et beaucoup de patience, pour une alternance pacifique dans un futur proche. Une autre approche que celle-ci sera préjudiciable pour la paix civile.

L’alternance est un besoin légitime dans la vie d’un peuple. Il est tout à fait normal d’aspirer à voir différentes personnes aux commandes du pays. Cela donne d’ailleurs des chances égales à tous ceux qui ont l’ambition, d’être candidats à un poste électif. Malheureusement au Togo, les acteurs politiques se sont investis dans une guéguerre interminable qui au lieu de créer les meilleures conditions pour une alternance, a plutôt fermé la porte à toute possibilité d’y parvenir.

Comme nombre de pays africains, le Togo a connu une histoire tumultueuse et le vent de la démocratie arrivé dans les années 1990 n’a pas du tout arrangé les choses. Cela devrait plutôt être une ouverture pour les peuples de s’exprimer librement et décupler les énergies pour un développement harmonieux.

Contrairement à certains pays comme le Bénin qui ont réussi cette transition, au Togo ce fut l’échec total. Beaucoup d’acteurs de cette période sont toujours vivants et ne démentiront pas. Mais avec l’arrivée du président Faure Gnassingbé au pouvoir, même si ce fut dans des conditions difficiles, une aube nouvelle était née et il était devenu plus facile de négocier l’alternance.

Mais hélas, on assiste depuis lors à une réécriture de l’histoire. Vu la situation politique assez complexe du Togo, il faut de la patience et de la négociation pour que la culture de l’alternance s’installe progressivement. Cela viendra, c’est sûr, mais pas comme les gens le souhaitent aujourd’hui et pas pour assouvir des ambitions de certaines personnes qui veulent à tout prix devenir président maintenant. Les Togolais doivent arrêter de s’engueuler sur les réseaux sociaux et dans la rue avec l’envie de se régler des comptes. Ce n’est pas cette attitude qui instaurera l’alternance dans ce pays.

D’ailleurs, l’alternance véritable peut s’opérer déjà au niveau local et législatif. S’il y a encore des partis politiques au Togo qui souhaitent vraiment réaliser l’alternance, la meilleure méthode qu’ils ont manqué d’adopter depuis des années, est de commencer par se préparer et faire en sorte d’obtenir les meilleures conditions possibles, et surtout s’organiser pour gagner les élections locales et législatives. Si Faure Gnassingbé s’éternise au pouvoir comme on le soupçonne de vouloir le faire, ce sera la faute à ses adversaires.

Edem Dadzie