Pour qui connait Eléonore Mazalo Katanga, l’on se douterait à peine qu’elle est une directrice générale de l’une des agences gouvernementales les plus importantes du ministère du développement à la base. Au milieu des femmes des quartiers de Lomé et parfois des représentants des CDQ, elle chante, danse, et échange parfois avec simplicité et une âme d’enfant. Son look, simple comme le reflet de sa personnalité, cache une femme rigoureuse, déterminée, amoureuse de l’humain qui est au service des communautés à la base. Rien de surprenant quand on sait que la Directrice générale de l’Agence Nationale du développement à la Base a également été élue député.
Sociologue, elle a fait une carrière dans la droite ligne de sa formation académique. Après ses études universitaires, pendant 13 ans, elle travaille d’abord comme formatrice, puis chargée des programmes à Inades Togo, une ONG internationale spécialisée dans la formation. Cette expérience la conduira ensuite à la direction des Opération, puis à l’intérim de la direction générale de l’ANADEB. En 2017, Eléonore est enfin confirmée à son poste de Directrice générale.
Un parcours pas très surprenant quand on connait l’implication d’Eléonore Katanga dans la vie des communautés à la base. Très présente et ancrée auprès de ces derniers, cette passionnée du développement rural a toujours pris plaisir à apporter des solutions aux communautés auprès desquelles elle travaille : « J’a toujours fait les choses qui me passionnent. Formatrice, j’ai toujours été toujours dans les communautés. J’ai toujours travaillé dans les villages à trouver des solutions aux problèmes des celles-ci, et à les aider à trouver des solutions pour soulager un tant soit peu la vie de ces populations », déclare-t-elle pour justifier le choix de son parcours professionnel.
A la tête de l’ANADEB depuis 2017, Madame Katanga vit son travail comme un défi. Pour elle, quand on succède à une autre personne, le premier défi est de faire mieux que cette dernière car la comparaison est vite faite. Sa passion naturelle pour le développement communautaire épouse parfaitement les missions à elle assignées à la tête de cette institution.
La papesse du développement communautaire au Togo
Epanouie dans son travail, avec la rage de réussir et la soif d’apprendre, Eléonore Katanga n’hésite pas à sortir de ces zones de conforts : « J’ai beaucoup appris. Je ne suis pas agronome de formation. Mais mon travail à INADES m’a permis d’apprendre beaucoup de chose sur l’agriculture. Aujourd’hui je maîtrise les techniques de cultures, je peux même conseiller de jeunes agriculteurs sur la production de maïs et autres. C’est en étant formatrice que j’ai appris la gestion des groupements et des coopératives ».
Son expérience dans le développement communautaire se renforce avec son expérience ANADEB. Le programme de développement communautaire en zone urbaine (PDC-ZU) fait d’elle une interlocutrice des communautés urbaines : « Avant dans notre pays, quand on parlait de développement, on ne voyait que les zones rurales. Aujourd’hui avec le PDC-ZU, nous avons fait une belle expérience d’emmener les habitants des quartiers à se mettre ensemble, pour réfléchir leur avenir ». Très humble et discrète, Eléonore Katanga estime que l’humilité est l’un des principes de la vie que tout le monde devrait cultiver : « Quand on est un humble, on peut tout apprendre et beaucoup avancer », confie-t-elle.
Son engagement aujourd’hui lui ouvre beaucoup de portes. Partout au Togo, Mme Katanga est la bienvenue dans toutes les maisons, de Lomé à Dapaong : « Je suis devenue fille de Lomé. Je rentre dans toutes les maisons de tous les chefs de quartiers ou de canton. Et j’y suis souvent très bien accueillie ». Eléonore doit cette familiarité avec les communautés à son éducation, à son naturel et à son acceptation des autres et de leur condition : « Nous avons tous ‘un envers les autres une dette d’amour. Mon poste et statut aujourd’hui est celui d’une servante. Je dois servir les autres et je sus faites pour les servir ».
C’est d’ailleurs cette familiarité avec les communautés qui lui vaut son élection comme député du grand Lomé. Une politicienne, convaincue de ne pas s’éloigner de sa mission première, le développement, à cause de son engagement : « Même en politique, je fais mon travail de développement. Je travaille avec des jeunes, je travaille avec les communautés, que je connais depuis plus de cinq ans. Je leur apporte des solutions qui changent des vies et celle de la communauté. Je suis actrice d’un certain nombre de changement. Et pour cela, j’ai le devoir en tant que citoyenne, de soutenir la politique de mon leader dont la vision est de construire le Togo ».