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Syndicalisme, éducation et politique

Illustration de la rédaction

Fini la pause pascale pour le monde scolaire togolais. Ce mardi, 03 avril, les élèves reprennent les chemins de l’école. Mais, sans doute, en ayant encore à l’esprit des questions, comme depuis la rentrée scolaire d’Octobre dernier, sur l’interminable grève des enseignants. Et les apprenants auront raison de s’inquiéter d’autant qu’à l’orée de cette reprise, la Synergie des Travailleurs du Togo (STT), un important regroupement syndical, annonce encore, une grève de 72 heures à compter de ce mercredi 04 avril 2018

Encore une grève dans le secteur de l’éducation ? Il y alors lieu de se poser toutes les questions sur le fond du problème. Puisque le Premier ministre, Komi Selom Klassou, a reçu, il y a une semaine, le rapport final du groupe de travail sur le secteur de l’éducation. Et au cours de la réception de ce rapport qui traite entre autres, des acquis des enseignants,  des  défis  et besoins du secteur, ainsi que de la politique indemnitaire le Premier ministre a rassuré que le gouvernement accordera, une attention particulière aux propositions et a appelé tous les acteurs du système éducatif à jouer pleinement et en toute responsabilité leur partition afin de favoriser l’atteinte des objectifs.

Le fait que la STT et par conséquent des syndicats d’enseignants membres de la STT, entre en grève n’a rien de blâmable ni d’outrageant s’agissant d’une pratique à laquelle recourt tous les syndicats qui s’engagent dans la course à faire entendre leurs revendications. Mais il se trouve que l’image des syndicats et des syndicalistes enseignants, membres de la STT, qui se retrouvent d’une manière ou d’une autre dans l’engagement pris par le groupe de travail avec le gouvernement, est mise en jeu.

A la limite, au nom du respect de la parole donnée, que ces syndicats et syndicalistes, bien que membres de la STT, puissent s’engager de manière assumée et consciente, qu’ils ne sont pas concernés par ce nouveau mot d’ordre de grève, histoire de rassurer non seulement le gouvernement, mais également l’ensemble de la communauté des élèves qui est – avouons-le – très perplexe, indécise, quelque peu démotivée…par ces situations de grèves à répétitions, à quelques semaines des examens de fin d’année.

Si faute du respect de leurs propres engagements pris avec le gouvernement, ces enseignants syndicalistes s’engageaient dans cette nouvelle grève, il serait  difficile  de  ne  pas s’interroger sur ce que cache leur syndicalisme.

Autrement dit, la question légitime de l’existence chez ces enseignants d’une réelle volonté de transformations sociales et scolaires profondes, se posera comme jamais.

L’apolitisme syndical ne devrait pas autoriser certains à instrumentaliser en sourdine la lutte syndicale à des fins politiques.

Dieudonné Korolakina