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Début d’indemnisation des victimes dans les Plateaux

Vérification des identités

Le Haut commissariat à  la réconciliation et au renforcement  de  l’unité  nationale (Hcrrun), a démarré hier à Atakpamé l’indemnisation des victimes non vulnérables de 2005 de quatre préfectures de la région des Plateaux.

C’est dans une atmosphère empreinte d’émotion et de reconnaissance que  les victimes venus en grand nombre ont  accueilli la délégation du Hcrrun pour le  démarrage  de  cette opération. La date du lundi 7 mai 2018  restera sans aucun doute gravée dans leurs mémoires, comme le jour où leur statut de victimes a été véritablement reconnu.

Dans  son  ouvrage, « il n’y a pas d’avenir sans pardon », le célèbre archevêque anglican du Cap en Afrique du Sud, Desmond Tutu, écrit que « les réparations consistent  à  redonner de la  dignité aux victimes  ».

On  ne  répare  jamais  assez un  préjudice,  les  montants qui  seront  payés,  sont symboliques.  «Acceptez de  pardonner,  de  recevoir ces  montants  symboliques et  acceptez  de  tourner  la page  pour  qu’enfin  nous construisions  notre  pays», a insisté Awa Nana Daboya, présidente du Hcrrun.

Pour  cette  première phase,  63  victimes  seront indemnisées  dans  la préfecture  d’Amou,  43 dans  le  Wawa,  84  dans l’Akebou et 476 dans l’Ogou. La  préfecture  de  l’Ogou avec  comme  chef-lieu Atakpamé,  a  été  l’un  des épicentres des événements de  2005  qui  ont  endeuillé notre pays. On y recense un grand  nombre  de  victimes.C’est pourquoi une attention particulière  est  accordée  à cette  localité  par  le  Hcrrun pour  une  guérison  durable.

L’opération  qui  vient de débuter  hier,  se  déroulera pendant deux semaines. Pour  les  victimes,  c’est  un réel  soulagement  de  savoir qu’une  page  de  l’histoire de  notre  pays  est  sur  le point d’être tournée. «Cette opération  d’indemnisation est  un  acte  fort  et  nous l’accueillons favorablement. Nous  savons  pardonner, mais nous ne pouvons pas oublier. Ce qui s’est passé ici à  Atakpamé  en  2005,  était vraiment  horrible,  et nous espérons  ne  plus  le  revivre », s’est confiée une victime qui  venait  de  recevoir  son chèque.

Pour l’ancien Premier ministre, Joseph Kokou Koffigoh, l’une des personnalités qui ont vécu les événements malheureux de l’ère démocratique au Togo et qui est  personne ressource auprès du Hccrun, l’important pour notre pays aujourd’hui, c’est de créer les conditions pour qu’il n’y ait  plus  de ces victimes à l’avenir. Justement, c’est l’objectif que poursuivent nos autorités et vivement qu’il soit atteint.

Edem Dadzie