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Théo Ananissoh : « A feu nu », un clin d’œil aux écrivains africains oubliés des éditions parisiennes

L’écrivain Théo Ananissoh © C. Hélie / Gallimard
« A feu nu » est un nouvel ouvrage de l’écrivain Théo Ananissoh, originaire du Togo. « Cet ouvrage entame la publication au Togo des essais et chroniques que j’écris depuis plusieurs années », a écrit Théo Ananissoh sur son compte Facebook. L’ouvrage sera bientôt disponible à Lomé les éditions Awoudy ».

L’œuvre « A feu nu » peut être perçu comme un essai sur le devenir de l’Afrique et de ses auteurs africains. Sur la couverture, on peut lire « Essais sur nous ». L’essai « A feu nu » de Ananissoh serait d’une part la réflexion sur la mémoire des éminents écrivains africains de l’époque coloniale dont leurs traces ont disparu dans les éditions parisiennes.  D’autre part, cet ouvrage est un ensemble de réflexions sur les écrivains africains contemporains ainsi que les maisons d’édition africaines.

« Je suis allé à Paris, pour mes études, en 1986. J’y ai vu à des occasions littéraires ou croisé dans la rue  ‘Mongo Beti’, ‘ Tchicaya U Tam’si’, ‘Sony Labou Tansi’ et bien d’autres de nos écrivains qui sont nés à l’époque de la colonisation directe. Ils n’étaient plus jeunes, tout comme leurs interlocuteurs français qui les estimaient et qui éditaient leurs écrits », se souvient l’écrivain Théo Ananissoh.

La couverture de l’ouvrage “A feu nu”

Cependant, il faut penser que « flamber hors d’un foyer, c’est flamber largement à perte et sans lendemain ». En effet, vingt ou vingt-cinq ans après leur disparition (Mongo Beti, Tchicaya U Tam’si, Sony Labou Tansi, etc.), l’auteur Ananissoh a constaté avec étonnement que leur nom n’était plus guère connu dans les maisons d’édition parisiennes (en dehors de Présence Africaine).

Né en 1962 en Centrafrique, Théo Ananissoh est titulaire d’une maîtrise de Lettres modernes et d’un doctorat en Littérature générale et comparée de l’université Paris III – Sorbonne Nouvelle.

De 1991 à 1994, il enseigne le français dans des collèges de l’académie de Versailles. De 1996 à 2001, l’université de Cologne, en Allemagne, le recrute pour enseigner la littérature africaine francophone. Théo Ananissoh est l’auteur des romans tels que « Ténèbres à midi » (Paris, Gallimard, 2010) ; « Un reptile par habitant » (Paris, Gallimard, 2007) ; Lisahohé (Paris, Gallimard, 2005). Ananissoh est également l’auteur de « Yeux ouverts» : (Togo, Éditions Haho, 1994). À l’occasion d’une résidence d’écriture en Tunisie, il a aussi écrit un récit, publié dans un ouvrage collectif « 1 moins un », (in Vingt ans pour plus tard, Tunis, Ed. Elyzad, 2009).

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