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Togo : Jean-Pierre Fabre ne compte désormais que sur le « peuple » togolais

Jean-Pierre-Fabre

Ex-chef de file de l’opposition au Togo (CFO) et ancien député dans la précédente législature, Jean-Pierre Fabre, président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) reprend du service. Le temps de digérer la désillusion du 20 décembre dernier et l’ancien CFO retourne à ses anciennes amours. Dans un message publié il y a quelques heures visant à appeler les Togolais pour la manifestation de ce samedi, il semble n’avoir rien perdu de son habituelle fougue.

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M. Fabre n’est pas du tout tendre avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) qui, il faut le rappeler, a joué un rôle très important dans la résolution de cette crise. Il accuse l’organisation sous régionale d’avoir été incapable d’aider le Togo à trouver une solution durable à la crise. En conséquence, il appelle le « peuple » togolais à sortir massivement pour manifester contre ce qu’il qualifie de « mascarade » du 20 décembre.

Jean-Pierre Fabre dit ne compter désormais que sur le « peuple » togolais pour trouver une solution acceptable selon lui à la crise. L’on est tenté de crier que ce n’est pas trop tôt. Au début de cette crise au Togo, des acteurs politiques et observateurs ont demandé aux protagonistes de discuter entre Togolais pour trouver une solution en tenant compte de nos réalités, car nul ne viendra
nous imposer quoi que ce soit ou réaliser le miracle chez nous.

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Le Premier ministre Komi Selom Klassou a tenté des consultations qui ont échoué. La Coalition ne jurait que par l’extérieur, notamment la Cedeao à travers les facilitateurs Nana Akufo-Addo, président du Ghana et professeur Alpha Condé, président de la Guinée Conakry. Tikpi Atchadam, président du Parti national panafricain (PNP), instigateur principal des manifestations à la base de la crise, est allé même jusqu’à faire appel au chef de l’Etat français, Emmanuel Macron. Ce dernier n’a fait que renvoyer les acteurs dos à dos. Aujourd’hui, si les mêmes acteurs reviennent
dire qu’ils ne comptent plus sur personne d’autre que le « peuple », ce n’est que de la logique.

Mais attention, le « peuple » en question ne s’exprime véritablement que dans les urnes et non dans la rue. Il l’a fait le 20 décembre dernier en allant voter à près de 60% pour l’Assemblée nationale actuelle. Alors il serait sage pour monsieur Fabre et ses compagnons de commencer à se préparer pour les prochains scrutins. Et surtout ne plus commettre la grave erreur du 20 décembre 2018.

Edem Dadzie