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Un historique sommet Cedeao-Ceeac, cinq leçons !

Les chefs d'Etat de la Cedeao-Ceeac

Le Togo accueille à partir de ce 30 juillet à Lomé le premier Sommet commun entre la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (Ceeac). Forte de ses quinze membres, voire plus, la Cedeao s’associe à la Ceeac, forte elle de onze membres. C’est ainsi la moitié du Continent qui unit ses forces au cours de ces deux jours de travaux dans notre capitale. Une force de frappe diplomatique pour le Togo et une véritable force de frappe économique pour le continent africain.

Ne voulant pas se mettre en marge de la conjugaison de ces forces, l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE) réalise un sondage qui vient d’être publié. On en retient 5 leçons établies par notre confrère Bruno Fanucchi, grand Reporter à « l’Afrique Aujourd’hui ».

« S’il est une leçon qui ressort clairement de ce sondage, c’est l’extraordinaire attractivité de la CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) qui organise coup sur coup à Lomé le 30 juillet un Sommet extraordinaire en commun avec ses partenaires de la CEEAC (Communauté économique des Etats d’Afrique Centrale), consacré aux « extrémismes », puis le 31 juillet un Sommet ordinaire principalement axé sur son élargissement », relève Bruno Fanucchi. « La CEDEAO fait donc preuve d’une belle attractivité ». Elle est en passe de parachever son élargissement avec l’adhésion du Royaume du Maroc et le retour de la Mauritanie, qui font l’un et l’autre presque l’unanimité.

L’Afrique est donc bel et bien en marche vers une plus grande intégration et ce Sommet commun, qui constitue une grande première, est véritablement « un Sommet historique ! » comme l’observe – pour s’en féliciter bien sûr puisque c’est lui qui a en eu l’idée et en a pris l’initiative – le président togolais Faure Ggnassingbé qui finit donc en beauté son mandat d’un an à la tête de la CEDEAO.

Avant de passer la main au président Muhammadu Buhari du Nigeria. C’est la deuxième grande leçon. Près de soixante ans après les indépendances, « que les Africains prennent leur destin en main », souligne pour sa part Guillaume Soro, le Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, bien conscient d’incarner une nouvelle génération d’hommes poltiques auxquels les dirigeants actuels se doivent de passer la main pour donner un nouveau souffle et un nouvel élan au Continent. C’est en filigrane la troisième leçon de cette enquête d’opinion menée auprès des parlementaires des quinze pays de la CEDEAO.

Comme le rappelle à juste titre le général Francis Behanzin, commissaire aux Affaires politiques, Paix et Sécurité, « la sécurité est la condition première du développement » et la première des libertés. Les menaces terroristes qui pèsent sur tous les pays de la zone sahélo-saharienne ne sont pas – on le sait – à prendre à la légère et la CEDEAO comme le club plus restreint du G5 Sahel, créé en 2014 à l’initiative du président mauritanien Mohammed Ould Abdel Aziz, doivent se donner les moyens d’y faire face. Le retour de la Mauritanie dans l’organisation ouest-africaine constitue à cet égard un signe fort adressé à tous les apprentis terroristes. C’est le quatrième point fort. La dernière grande leçon s’impose comme une évidence : le Togo a retrouvé toute sa place sur la scène internationale et « Lomé est redevenue une capitale incontournable » en Afrique, comme le constate Arimiyao Tchagnao, tout nouveau Président des Patrons de Presse du Togo.

Dieudonné Korolakina