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Enseignement supérieur / Digitalisation du Cames, les propositions de Reckya Madougou

Reckya Madougou

De passage à Ouagadougou au Burkina Faso à la fin du mois de mai pour la célébration des 50 ans d’existence du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames), l’experte internationale en finance inclusive et projets de développement et conseiller spécial du président de la République togolaise, a proposé des recettes pouvant contribuer à la digitalisation de cette institution.

Selon  l’Organisation des  Nations  unies  pour l’éducation, la science et  la  culture  (Unesco), seulement 8% de personnes parviennent à s’inscrire dans les universités africaines au sud du Sahara. Ce qui est totalement en déphasage avec les 75% enregistrés sur d’autres continents comme l’Amérique. « Avec le développement exponentiel des infrastructures de télécommunications, le Cames doit profiter pour combler  le  gap  et  ouvrir les universités à tous », a fait savoir Reckya Madougou. Ce potentiel qui favorise le e-learning et le mobile learning nécessite que le Cames mène des réflexions  stratégiques pour trouver des mécanismes innovants pour la formation des apprenants mais également des enseignants.

L’élaboration  des curricula ainsi que les modes d’apprentissage doivent également tenir compte de l’opportunité que constitue la digitalisation.   Pour la panéliste, « il est désormais impossible de penser l’organisation de la vie socioéconomique de nos pays, de nos institutions, de nos organisations, des entreprises sans penser à leur digitalisation.

C’est le fondement de la transition numérique ». Pour réussir  cette digitalisation, l’expert propose quelques axes stratégiques. Elle évoque d’abord  la  nécessaire création d’un écosystème adéquat. Cela impose que les universités doivent pouvoir ouvrir des  bibliothèques  en ligne, que les recherches soient en ligne et les données actualisées. Le Cames doit aussi aider les universités à trouver des mécanismes innovants de financement pour favoriser leur souveraineté.

L’autre axe stratégique, est la formation universitaire des apprenants et des enseignants. Elle propose la formation aux métiers du numérique pour régler l’épineuse question de l’adéquation formation-emploi. Enfin comme axe stratégique, Reckya Madougou propose  l’obligation  pour les Etats d’accompagner les universités dans leur processus de digitalisation sur les aspects juridiques et infrastructurels.

La rédaction