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L’hypothèse chimérique d’une transition

Une table pour discussion

Profitant de la venue annoncée des deux facilitateurs de la crise politique togolaise, les présidents ghanéen, Nana Akufo-Addo et guinéen, Alpha Condé à Lomé, le mercredi 27 juin 2018, pour rencontrer le parti au pouvoir, la coalition des 14 partis politiques de l’opposition togolaise et le gouvernement, certains opposants de Faure Gnassingbé tentent de semer le trouble dans les esprits en avançant une certaine idée de la transition qui sera proposée au gouvernement pour une sortie de crise.

Venant de cette frange de l’opposition, pas de toute l’opposition, cela se comprend aisément, car elle est en embuscade depuis un moment, après avoir perdu les outils, les stratégies nécessaires de sortie de cette crise déclenchée depuis les soulèvements d’août 2017. Cette opposition que l’on connait bien, car ayant pour marque déposée, la montée des enchères, surtout les plus utopistes et irréalisables, a bien de la peine à se situer elle-même aujourd’hui entre la revendication d’un retour à la Constitution de 1992, le départ immédiat de Faure Gnassingbé, etc.

Avec la dissémination d’une hypothèse aussi infondée et irréaliste, l’opposition togolaise tente de récupérer les actions des facilitateurs après avoir échoué elle-même sur toute  la  ligne  et  à  bientôt un an du déclenchement des soulèvements. D’une manière plus précise, cette opposition, à laquelle ce discours chimérique prête la volonté de tordre le cou aux dispositions constitutionnelles, veut simplement tenter de se tirer  d’affaire,  à  la  fin  de la législature présente et à la veille de l’élection des députés, élection au sujet de laquelle la Cédéao était claire lors de ses dernières assises à Lomé : le respect des délais légaux.

Il est illusoire de croire, pour cette opposition, qu’une institution régionale de ce niveau puisse aussi facilement revenir sur ses propos, et a fortiori, demander une transition dans un pays qui n’est pas en conflit, dans un pays où, une opposition confondant foule et peuple, tente de dicter ses desiderata à tous les citoyens.

L’opposition togolaise, cette opposition, va devoir faire fort pour séduire et convaincre le peuple, celui-là que rien n’arrête dans sa véritable souveraineté, elle va devoir elle-même subir les propositions de la Cédéao, si tant elle rechignait, comme à son habitude, à accepter les propositions de cette dernière.

Ces incohérences de l’opposition ne rendent pas service au Togo et aux Togolais qui ont tant souffert de la crise depuis un an. L’intelligence voudrait que tous les Togolais s’activent avec perspicacité et clairvoyance pour sortir le pays dans ce labyrinthe hanté par la montée des groupes incontrôlés.

Hélas ! Cette opposition est trop pressée de prendre le pouvoir pour jouir du labeur du peuple. Le plan est décrypté. Elle doit se ressaisir !

Dieudonné Korolakina