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Meetings de la C14 jusqu’à la veille du sommet Cedeao, simple coïncidence, pression sur la médiation ou volonté de tester le gouvernement ?

Des leaders de l'opposition

La Coalition des 14 partis politiques de l’opposition annonce des meetings les 13, 14, 21, 28, et 29 juillet prochains dans les villes de Lomé, Tsévié, Kpalimé, Atakpamé, Bafilo, Sokodé et Mango. A quelques jours de la rencontre cruciale des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) à Lomé, on est en droit de se demander, si c’est une simple coïncidence, une pression sur les médiateurs, ou une volonté de tester la bonne foi du gouvernement.

Dans le communiqué, se basant sur le fait que lors du dernier round du dialogue inter togolais, les facilitateurs ont dans la déclaration finale invité le gouvernement à garantir le droit et la liberté de manifester en toute sécurité sur l’ensemble du territoire national, la Coalition programme donc de nouvelles manifestations. Elle veut passer par ces meetings pour permettre aux populations de recevoir des informations appropriées sur ses revendications qui n’ont pas du tout changé.

L’organisation de ces manifestations à ce moment précis, n’est pas anodine. D’ici le 31 juillet, le Cedeao tiendra une session ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement, rencontre au cours de laquelle une feuille de route sera rendue publique afin  de  sortir  le  pays  de  la crise qui dure depuis août 2017. C’est donc un moyen pour la Coalition de garder une pression sur l’autre camp et surtout sur les médiateurs et les autres présidents qui auront leur mot à dire sur la décision finale.

Pour y parvenir, elle va devoir mobiliser  suffisamment,  et c’est un vrai challenge pour elle. Parce que la pression ne se ressentira que si elle arrive à faire sortir en masse les populations. De plus, ce sont les manifestations de la dernière chance, les toutes dernières cartes de la Coalition avant la date fatidique. Elle veut donc tout faire pour regagner le pari de la mobilisation, montrer que les populations adhèrent à sa plateforme, dans le but de faire pencher la balance de son côté.

Ces manifestations apparaissent aussi comme une volonté pour la Coalition de tester la bonne foi du gouvernement qui n’a pas rejeté le communiqué du 27 juillet. C’est donc quelque part un piège, parce que s’il y a grabuge, elle voudra brandir devant la communauté internationale, le fait que la liberté de manifester n’est pas effective au Togo. Mais le pouvoir non plus n’est pas dupe. Elle se basera comme d’habitude sur la loi pour autoriser ou interdire ces manifestations.

De plus la bataille se déroule aussi sur le plan diplomatique. D’ailleurs, celui qui gagnera cette bataille tiendra le bon bout. Or depuis plusieurs jours, le Togo vole de victoire en victoire sur le plan diplomatique. Ce qui est à l’actif du chef de l’Etat et de son gouvernement. Et comme le dit le professeur Hounaké Kossivi, professeur de droit public et directeur du Centre de droit public (CDP) de l’université de Lomé, « la Cedeao ne viendra rien imposer au Togo ». Au contraire, elle va s’assurer que des réformes seront faites pour des élections dans les mois à venir.

Edem  Dadzie